L’épilation laserà forte dose est une technique efficace mais douloureuse. La crème anesthésiante prescrite peut être dangereuse. Les doses prescrites doivent être respectées car l’EMLA (et autres procaïnes) peut engager le pronostic vital (directement et le plus souvent indirectement) si un surdosage n’est pas diagnostiqué précocement.
La méthémoglobinémie n’est pas le seul mécanisme incriminé dans l’action toxique de la lidocaïne et de la prilocaïne : il y a une toxicité neurologique directe. Nous avons observé des troubles neurologiques et cardiaques, chez plusieurs patients différents, sans aucune cyanose. Des troubles précoces et sévères de la coordination neuro-musculaire, et un arrêt cardio-respiratoire de plusieurs minutes. La FDA évoque la toxicité neurologique et cardiaque sans évoquer la méthémoglobinémie.
- en pratique attention à tous les troubles de la conscience ou de type ébrieux,
- … avec ou sans cyanose et prudence +++ même sans cyanose.
Il y a un énorme réservoir cutané de ces produits qui rend complètement illusoire tout raisonnement sur la demi-vie d’une heure (lido) en «beaucoup moins» (prilo). Nous avions demandé les données de pharmacodynamie au fabriquant et leurs réponse écrites était aussi évasive que prudente (en résumé, il y avait tellement de facteurs qu’ils ne savaient pas). En pratique compter sur un effet de plusieurs heures, qui peut se majorer même après nettoyage soigneux sous la douche.
Diagnostic et traitement précoce. Il faut impérativement être en mesure de les faire. Et cela veut dire, entre autres, avoir une douche. C’est un équipement indispensable de sécurité lorsque l’on fait de l’épilation laser. Nous avons toujours eu une douche dans nos locaux (y compris les deux fois où il a fallu en créer une qui n’existait pas). Tout le personnel sait que l’envoi sous la douche doit être immédiat dans deux cas :
- Sensation de brûlure, dès le diagnostic, quel que soit la sévérité de la douleur ressentie, sans perdre une seconde, sinon signature d’une décharge.
- Somnolence, trouble de la conscience, cyanose des lèvres et/ou extrémités, sensation ébrieuse, quoique dise le patient, sans perdre une seconde, sinon signature d’une décharge.